Philharmonie de Paris - Page d'accueil

Saison 2 - Épisode 4 - Boucle brune

Publié le 22 décembre 2021 — par Florence Desnouveaux

Un témoignage imaginé d’Ida Presti enfant, au temps où elle s’appelait Yvette Montagnon et avait les cheveux bouclés comme ceux de Boucle d’or. Peut-être qu'Yvette inventait des histoires en jouant de la musique...

Tu entends? C'est la musique d'Ida. Ida Presti. Ida Presti jouait et composait de la musique pour la guitare. 

Quand tu écoutes cette musique, qu'est-ce que tu imagines ? 

Un renard faisant de la bicyclette ? 

Ou bien… un chien grattant la terre pour creuser un tunnel et atteindre la Chine ? 

Ou alors… une poule sur un mur qui picote du pain dur?  

 

Quand j'écoute la musique jouée par Ida Presti, je l'imagine enfant. 

Quand Ida Presti était petite fille, elle ne s'appelait pas Ida, ni Presti. Elle s'appelait Yvette, Yvette Montagnon. 

J'imagine cette petite Yvette Montagnon aussi curieuse et intrépide que Boucle d'or dans la forêt des trois ours. Tu connais Boucle d'or ? Cette petite fille qui se promène toute seule dans la forêt. Elle voit la maison des trois ours. Elle y entre sans permission. Elle exagère tout d'même ! Bon. 

J'ai vu une photo d'Yvette Montagnon. Elle ressemble à Boucle d'or, sauf que ses boucles sont brunes et ses yeux marrons. J'imagine Yvette, comme Boucle d'or, se promener dans une forêt, toute seule. Ce serait une forêt imaginaire, où, à la place des arbres, il y aurait des instruments de musique qui jouent. J'imagine qu'Yvette aux boucles brunes est attirée par la musique particulière d'un instrument. 

Cet instrument est en bois de différentes couleurs : couleur claire pour la caisse de résonnance, couleur sombre pour le manche. Il a une bouche ronde, toute ronde et 6 cordes avec 6 clefs. C'est une guitare. 

 

Yvette s'approche donc de la guitare et elle la prend sans permission. La guitare est grande, c'est une guitare pour adulte, mais Yvette s'en moque. Elle prend la guitare tout contre elle. Elle gratte les cordes. Des sons tournent dans la caisse de résonnance de la guitare, qui vibre. Yvette sent les vibrations sur son ventre, comme des chatouilles. Puis, les sons sortent par la bouche ronde de la guitare. J'imagine qu'Yvette s'amuse de ces sons. 

 

Yvette aux boucles brunes inventerait une histoire de petite fille prisonnière dans la maison de trois gros ours. La petite fille serait cachée sous la table à manger de la maison des trois gros ours. Elle aurait peur d'être découverte. Une chienne blanche et brune viendrait la sauver. Elle porterait Yvette sur son dos. La chienne partirait en courant entre les jambes des trois gros ours. Yvette aux boucles brunes et la chienne deviendraient amies pour la vie. Yvette appellerait la petite chienne Dolly. Voilà. 

 

J'imagine car je ne sais pas vraiment ce que pensait Yvette Montagnon. 

Je sais qu'elle a joué de la guitare chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque saison, durant 3 ans. Elle a appris comme ça, toute seule, à jouer de la guitare quand elle était enfant. Ça c'est vraiment étonnant! Elle est même devenue très très forte. Je n'ai jamais connu de petite fille comme ça. Ni de petit garçon non plus, d’ailleurs. Je sais qu'une fois devenue femme, musicienne et compositrice, Yvette s'est appelée Ida Presti. Elle était très célèbre. Elle a rencontré un guitariste, Alexandre Lagoya, et ils se sont mariés. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de concerts ensemble. 

Je sais qu'ils ont aussi eu des enfants, mais ça c'est une autre histoire... 

Si tu aimes la guitare, fais comme Ida, entre toi aussi dans la forêt des instruments. 

 

Un podcast pour les 3-8 ans.

Conte-moi la musique : des histoires fabuleuses, drôles et poétiques, imaginées à partir des instruments du Musée de la musique.

Écoutez ce podcast sur Apple Podcasts, Deezer, Google Podcasts ou Spotify.

 

Extraits musicaux :
Ida Presti (1924-1967) : Étude fantasque – Olivier Chassain ; Stein-Erik Olsen ; guitares classiques E.2002.3.1 et E.2002.2.1 - Album « Les compositions d'Ida Presti pour deux guitares » (2009).
Retrouvez cet extrait sur la Médiathèque de la Philharmonie.