András Schiff en son jardin, explorant avec gourmandise les tendres recoins du Triple Concerto pour flûte, violon et clavecin de Bach, et parcourant les chemins enchantés de deux des plus significatifs concertos pour piano de Mozart.

Écrit vers 1730, le Triple Concerto de Bach, dont l’Adagio est issu d’une sonate pour orgue, et les mouvements extrêmes, de son Prélude et fugue en la mineur, met largement à l’honneur le clavecin, en un style affable et dans un effectif identique à celui du Concerto brandebourgeois n°5. Du massif somptueux des 27 concertos pour piano de Mozart, le Vingt-Quatrième en do mineur est assurément un fleuron particulièrement expressif. La richesse des interventions des instruments à vent n’a d’égale que l’éloquence de sa partie soliste, à l’image de la nervosité presque inquiète qui émane du dernier mouvement. En comparaison, le Vingt-Cinquième, en do majeur, un des plus monumentaux et aboutis de la série, brille d’un éclat non moins éblouissant.