De Jean Sibelius à Steven Stucky, de la Finlande à la Californie, en passant par Samuel Barber et New York, Esa-Pekka Salonen fait le pont entre son pays natal et le prestigieux San Francisco Symphony, dont il est chef principal depuis 2020.

Destinée à l’origine aux célébrations des 50 ans du compositeur, la Symphonie n°5 de Sibelius connaît une genèse longue et compliquée. Écrite entre 1914 et 1919 – une période mouvementée pour la Finlande qui se bat alors pour son indépendance –, l’œuvre paraît toutefois enjouée, voire triomphale. Tirant son titre d’un poème de A.R. Ammons, Radical Light de Steven Stucky s’inspire en revanche des beaucoup plus sombres Symphonies n°4 et n°7 du même Sibelius, aux côtés desquelles elle a été créée. La gestation du Concerto pour violon de Samuel Barber est plus longue encore que celle de la Symphonie n°5 de Sibelius : entre les premières notes écrites en 1939 et la version définitive en 1949, Barber a dû quitter la Suisse et fuir le conflit.