Les concerts Opus sont le rendez-vous de la musique et de l’histoire. Orchestre, narration dramatique et documentaire audiovisuel transportent le spectateur dans le monde qui a façonné la création de l’œuvre. 

Quel aurait été le sort du premier opéra d’Igor Stravinski, Le Rossignol, si l’impresario Serge Diaghilev n’avait pas interrompu sa composition en 1909 en commandant au jeune compositeur un ballet — au titre tout aussi aviaire mais au destin plus solaire, L’oiseau de feu pour sa nouvelle troupe des Ballets russes ? Nul ne saurait le dire, pas même la conteuse, soprano interprète du rossignol. Stravinski finira bien par terminer son opéra en 1914, cinq ans après l’avoir commencé. Mais il a beau être devenu le compositeur star de la scène musicale et théâtrale parisienne, l’opéra ne reçoit pas l’accueil escompté. Déçu, Stravinski le transforme en un poème symphonique : Le chant du rossignol. Ce ne sont plus les trilles de la soprano qui donnent vie aux déboires du petit rossignol, dont le chant mélodieux est délaissé par l’Empereur de Chine au profit de celui d’un rossignol mécanique, mais les pas d’une danseuse étoile. La soprano, n’ayant plus rien à chanter, nous raconte le destin de l’œuvre, et la rencontre décisive qu’elle occasionna entre le compositeur et le jeune chorégraphe George Balanchine.