Rares sont les pianistes à connaître aussi bien les Études de Ligeti. Ancien de l’Ensemble intercontemporain, Pierre-Laurent Aimard a côtoyé le compositeur, qui lui a dédié plusieurs de ces pages virtuoses, lieu d’une recherche pianistique unique.

Leur titre, en français dans le texte, inscrit évidemment les Études de Ligeti dans la filiation de celles de Chopin, Liszt ou Debussy. Couvrant plus de vingt ans de vie créatrice, ces dix-huit Études réparties en trois livres révèlent ainsi les découvertes successives du compositeur : les contrepoints échevelés pour piano mécanique de Conlon Nancarrow, la musique de l’Afrique subsaharienne, etc. Mais on y devine en même temps ses obsessions : pour les jeux mathématiques et les non-sens de Lewis Carroll, les géométries impossibles de Maurits Escher, les structures fractales ou les œuvres littéraires de Franz Kafka, Boris Vian et Jorge Luis Borges. Le tout dans une joyeuse célébration de l’objet musical en lui-même, protéiforme à l’envi.