La grande Maria-João Pires dans le répertoire qui lui est cher. Deux conceptions de la sonate se répondent entre Schubert le lyrique et Beethoven le bâtisseur, tandis que Debussy choisit la forme de la suite, héritée de la musique baroque.

Maria-João Pires fait figure d’électron libre dans le monde de la musique : elle ne fait pas mystère que pour elle, son piano n’est pas tout, loin de là, et que les moments passés sans jouer ne sont pas une souffrance, et en même temps, elle est lorsqu’elle joue intensément, profondément, totalement présente. Si son répertoire de prédilection est romantique, elle y recherche toujours, plutôt que de se laisser aller aux sirènes de l’extériorité ou de l’éclat virtuose, une certaine épure. Au fil des années, elle a notamment gravé une bonne part de l’œuvre pour piano de Schubert, avec qui l’on sent une affinité immédiate, faite de musicalité, de fraîcheur, d’humilité et d’émotion.