Une délicate lumière de vitrail illumine ce programme placé sous le signe de la mystique et de l’ascension spirituelle : l’expérience musicale y transcende, sous toutes ses formes, la peur de la finitude et du « triomphe de la mort ».

Œuvre d’un jeune compositeur encore sous l’influence de Wagner, Mort et Transfiguration évoque le destin d’un artiste à l’agonie, luttant avec la mort dans une chambre misérable. Le combat inégal s’achève dans la transparence des harpes, pour un envol de l’âme libérée qui est aussi l’objet des « méditations symphoniques » de Messiaen intitulés L’Ascension, dont il existe aussi une version pour orgue.

Cette œuvre intensément religieuse constitue un prélude idéal au célèbre Requiem de Fauré, œuvre de la maturité dont certaines pièces sont de purs joyaux de la musique sacrée occidentale. Dépourvue de dramatique Dies Irae, cette messe des morts propose une liturgie de la douceur et de la transparence : Pie Jesu et In Paradisum, en particulier, sont des moments d’extase mélodique, assimilant la mort à une spiritualisation. De la « lumière perpétuelle » à la Lux Aeterna, Thierry Escaich offre une variation nouvelle et radieuse, ouvrant la possibilité d’un art mystique pour notre siècle.